Autoportraits, scènes du quotidien et natures mortes recouvrent les murs de La Verrière. Elene Shatberashvili est peintre, installée en France depuis 2011. Si elle n’ignore rien des icônes de son pays – la Géorgie, où elle voit le jour en 1990 –, elle va au-delà de leurs aplats dorés traditionnels en célébrant la couleur dans toutes ses vibrations. Elle joue d’ailleurs volontiers avec les reflets par la présence de miroirs, d’écrans, de fenêtres qui parsèment sa peinture en décuplant les perspectives. Ses natures mortes assument l’aspect géométrique de leurs formes, “presque kaléidoscopiques” selon Joël Riff qui compare l’accrochage à “une constellation murale”.
Le travail d’Elene Shatberashvili navigue entre “l’aura envoûtante” qui habite ses tableaux et une dimension plus prosaïque, à l’image de ce qu’ils représentent : tables, fleurs, œufs ou pommes. Ses compositions trouvent leur équilibre sur la toile, accueillent des oppositions de teintes qui font émerger des contrastes. Sa peinture respire, elle arbore des “parcelles sensibles, furieusement irradiantes” et les miroirs représentés sont autant de surfaces qui renvoient, en creux, le visage de l’artiste. Les toiles, au nombre d’une vingtaine, peuvent être perçues comme autant de fragments d’un autoportrait.