Depuis l’âge du bronze, le métal – ou plutôt les métaux – ont accompagné les civilisations humaines grâce aux multiples propriétés (physiques, mécaniques, magnétiques, etc.) des minerais dont ils sont issus ainsi qu’à la diversité des techniques utilisées pour les transformer. En cela, le métal possède une ambivalence majeure que la commissaire du Forum Reiko Setsuda a souhaité approfondir dans le cadre d’une exposition, parallèlement à la publication de l’ouvrage Savoir & Faire – Le métal aux éditions Iwanami Shoten.
Sobrement intitulée “Metal”, l’exposition aborde cette matière à travers le regard de trois artistes qui se confrontent au métal dans leurs domaines respectifs – la musique, le cinéma, la peinture et la sculpture. Ainsi sont-ils amenés à explorer l’ambivalence de ce matériau, depuis l’alchimie médiévale jusqu’à la rationalité moderne. L’ambiguïté du métal réside également dans son rapport à l’obscurité et à la lumière ou encore à ses différentes sonorités, ce qui lui confère une large portée symbolique.
Née en France en 1978, la plasticienne Élodie Lesourd s’attache à analyser la musique metal d’un point de vue sémiotique. Elle questionne les liens entre art visuel et musique, en particulier les courants extrêmes comme le Black Metal. L’artiste et réalisatrice Maiko Endo, née en 1981 en Finlande, crée des univers intérieurs à travers une œuvre vidéo et une installation en s’appuyant sur des matières traditionnelles japonaises tels que le vermillon et le mercure. Enfin, né en 1944 au Japon, l’artiste Chu Enoki, par ailleurs artisan mouleur dont l’œuvre a fortement influencé la scène artistique nationale, expose des sculptures conçues à partir de matériaux de récupération, représentant notamment des villes futuristes.
Trois approches pour permettre au public d’expérimenter le métal dans toute son ambivalence alors que s’engage la troisième édition de l’Académie des savoir-faire au Japon dédiée à ce matériau.