Dans le prolongement des collections du musée Saint-Louis, l’exposition “Éclats du crépuscule” se découvre en quatre grands tableaux successifs pensés comme une composition musicale. L’ouverture est lente et ascensionnelle, le premier mouvement coule comme un adagio aux accents mélancoliques, le second temps éclate allegretto avant que le final ne laisse place au silence. Réunissant pour la première fois les artistes Camille Fischer, François Génot et Nicolas Schneider, ces quatre séquences, qui mêlent installations, sculptures, pièces textiles et dessins, reflètent également une perception allégorique du monde.
Né en 1964, Nicolas Schneider a pour moyens d’expression l’eau (à travers l’aquarelle, l’usage de l’encre, ou encore par évaporation) et le feu, indispensable allié de ses sculptures en bronze. Ses œuvres dessinées, gravées et forgées conversent ainsi avec les céramiques, éléments calcinés et bouquets de graminées réalisés par François Génot, né en 1981. À leurs côtés, tour à tour contrepoints ou traits d’union, les pièces de Camille Fischer, née en 1984, se déploient dans les vitrines de La Grande Place à travers une fontaine ou des tissus, en lin ou en soie brodés.
Au-delà de leur ancrage dans le Grand Est, ces artistes se rejoignent par leurs approches et leurs explorations respectives de la nature, à la fois fragile et précieuse. Cette nature habite pleinement les quatre séquences de l’exposition, qui traduisent des états atmosphériques et, plus largement, des états de notre monde : le premier tableau convoque les forces telluriques, le deuxième évoque un jardin placé sous le signe de l’étrangeté avant que n’explosent les éléments dans le troisième. Enfin, un ultime chapitre sublime la ruine pour mettre en lumière ce qui reste et ce qui peut renaître. Et la beauté et l’espoir d’émerger de ces éclats du crépuscule.